Traitement local d’une tumeur hépatique par radio-embolisation hépatique (Yttrium 90)
Qu’est-ce que la radioembolisation hépatique ?
La radioembolisation à l’Yttrium 90 est une intervention qui consiste à traiter une tumeur du foie en injectant des microparticules chargées à l’Yttrium 90 directement dans l’artère nourricière de la tumeur. Cela permet de traiter la tumeur par radiothérapie interne sélective sans irradier les tissus adjacents. Ce traitement se déroule en deux phases :
- Première phase : Simulation du traitement. Le médecin nucléaire injecte un produit de simulation, une solution de macroagrégats d’albumine technétiés (MAA-99mTc), dans le vaisseau qui vascularise la tumeur. Le patient bénéficie ensuite d’une scintigraphie pour étudier la distribution des MAA-99mTc.
- Deuxième phase : Réalisée 15 jours plus tard, dans les mêmes conditions, uniquement si la première phase n’a pas révélé de contre-indication. Le traitement se déroule de la même manière que lors de la phase de simulation. Une fois le vaisseau nourricier cathétérisé par le radiologue interventionnel, le médecin nucléaire y injecte le produit de traitement, une solution contenant des microparticules chargées à l’Yttrium 90.
En aucun cas le patient, son sang, ses urines ou ses selles ne sont irradiants.
Pourquoi ce traitement a-t-il été choisi ?
La radio embolisation hépatique a été choisie en concertation avec votre médecin lors d’une réunion pluridisciplinaire, car elle a été considérée comme étant le traitement le plus approprié et le plus efficace pour vous. Le choix du traitement dépend de nombreux paramètres, tels que la taille de la lésion, le nombre de lésions hépatiques, l’existence d’un envahissement vasculaire, le bilan biologique hépatique, les marqueurs tumoraux et votre état général.
Déroulement en deux temps (simulation / traitement)
- Hospitalisation : Ce traitement est généralement réalisé en hospitalisation conventionnelle d’une ou deux nuits. La durée d’hospitalisation peut être plus longue si nécessaire.
- Arrivée en salle de radiologie interventionnelle : Vous devrez être à jeun (depuis au moins 6 heures). Vous serez amené du service d’hospitalisation par les brancardiers vers la salle hybride de radiologie interventionnelle. Vous y serez accueilli par l’équipe de radiologie interventionnelle. Vous serez installé sur la table d’intervention de la manière la plus confortable possible.
- Le traitement aura lieu sous anesthésie locale, en deux phases, réalisées par le radiologue interventionnel et le médecin nucléaire.
- Première phase de simulation : Après désinfection cutanée et anesthésie locale, le radiologue ponctionne l’artère fémorale au pli de l’aine ou l’artère radiale au niveau du poignet gauche, puis y insère un introducteur. Une sonde est ensuite introduite jusque dans l’artère du foie, permettant l’opacification de celle-ci par l’injection d’un produit de contraste iodé.
- Le premier temps de l’examen consiste en une cartographie complète des artères vascularisant la tumeur du foie, réalisée par un artérioscanner (scanner pendant l’injection de produit de contraste dans la sonde). Le radiologue repère le vaisseau qui vascularise la tumeur. Le médecin nucléaire injecte alors le produit de simulation, une solution de macroagrégats d’albumine technétiés (MAA-99mTc).
- Le radiologue retirera le matériel et effectuera une compression manuelle de 10 minutes du point de ponction. Un pansement compressif sera ensuite appliqué.
- Vous serez conduit par un brancardier dans le service de médecine nucléaire où sera réalisée une scintigraphie. Le résultat de cet examen conditionnera la réalisation de la seconde phase de radioembolisation.
- Deuxième phase de « traitement » est réalisée 15 jours plus tard, dans les mêmes conditions que la première phase. Les quinze jours d’intervalle permettent aux médecins d’analyser les images réalisées lors de la première phase et de valider la réalisation de la radiothérapie en recherchant des contre-indications et en évaluant la dosimétrie. L’injection des particules radioactives d’Yttrium 90 sera effectuée par le médecin nucléaire directement dans la branche artérielle vascularisant la lésion, par l’intermédiaire d’un cathéter introduit par le radiologue interventionnel.
- Le lendemain de la deuxième phase, vous serez conduit dans le service de médecine nucléaire où une TEP sera réalisée.
Durée de l'intervention
La durée de l’intervention est variable, entre 1 et 2H. Elle dépend de nombreux paramètres…
Effets secondaires et complications possibles
Toute intervention sur le corps humain, même conduite dans des conditions de compétence et de sécurité maximales, comporte un risque de complications.
- Réaction d’intolérance (principalement chez les patients à terrain allergique) liée à l'injection du produit iodé. Généralement transitoires et sans gravité, les complications graves sont rarissimes
- Un hématome pourrait se former au niveau du point de ponction, nécessitant une surveillance du point de ponction.
- Une fatigue pouvant durée plusieurs jours
- Une douleur dans le ventre à droite
Naturellement, les bénéfices attendus de l’examen qui vous est proposé sont largement supérieurs aux risques que cet examen vous fait encourir.